Une bonne communication basée sur des repré- sentations positives des intentions de l’autre et une curiosité ouverte par rapport au sens qu’il donne à ses pratiques constituent une dimension nécessaire de la relation éducative. Il s’agit d’une posture de base qui va rendre possible l’accompagnement. Ceci étant, d’autres thématiques concrètes vont nous aider à penser la régulation des écrans dans la vie des enfants, notamment les plus jeunes que nous avons peu évoqués jusqu’ici.

Le principe de réalité, dans une acception large, ren- voie à tout ce que nous sommes obligés de faire, à tous les impératifs auxquels nous devons consacrer du temps et qui nous contraignent régulièrement à post- poser ou à renoncer à la satisfaction de nos désirs. Les parents et les éducateurs sont les représentants du principe de réalité auprès des enfants, et ce notam- ment à deux niveaux. D’une part, ils vont les aider à intérioriser des règles et une façon de fonctionner compatible avec la vie en société. D’autre part, ils vont veiller à ce que leur environnement et leurs activités soient adaptés à leur immaturité en se référant à leurs besoins et à leurs capacités.

Les professionnels qui accompagnent les familles sont parfois amenés à soutenir les parents en validant leur légitimité à imposer et à tenir des règles. Nous avons vu que l’autorité des adultes était chahutée dans le contexte actuel ; et beaucoup de parents ne sont pas à l’aise avec le versant directif de leur fonction. Nous devons parfois les rassurer quant au fait que leurs enfants ne les aimeront pas moins et que ceux-ci peuvent dépasser la frustration que les interdits engendrent. Les enfants ont besoin qu’on les soutienne à ce sujet, avec douceur et consistance. Les

adultes doivent les aider à intérioriser les exigences de leur environnement en faisant preuve de contenance, c’est-à-dire en imposant des règles claires et justes dans un contexte sécurisant.

Accompagner les enfants dans leurs usages des écrans c’est aussi les aider à supporter la frustration générée par la fin d’un moment plaisant. Qu’il s’agisse de la fin d’un dessin animé, d’un jeu vidéo ou d’un moment de jeu dans le jardin, les petits ne gèrent pas toujours facilement les phases de transition entre deux activités. Il revient aux adultes de les aider en introduisant de l’anticipation – à la fin de ce dessin animé, j’éteindrai la tablette – et du réconfort – je sais que tu aimerais continuer et que ce n’est pas facile d’arrêter – , mais aussi en se montrant consistant, solide dans son positionnement, et confiant dans les capacités de l’enfant à passer à autre chose. Par ailleurs, lorsque c’est possible, la limitation du temps doit tenir compte de la structure de l’activité. Il est toujours plus facile et logique de quitter une tâche ter- minée. Pour cela, il suffit de se renseigner auprès de l’enfant sur la durée moyenne d’une partie afin de fixer une limite qui fait sens plutôt qu’une durée arbitraire.

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